À Paris, la Marche # Nous Toutes a rassemblé quelques 34 000 manifestant(e)s contre les violences faites aux femmes. Un cortège impressionnant et des slogans inventifs et variés en ce samedi 20 novembre 2021.
À l’approche du 25 novembre 2021, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les citoyennes et citoyens étaient invité(e)s à descendre dans la rue partout en France pour manifester leur colère avec la Marche # Nous Toutes. À Paris, la mobilisation était toutefois moins forte qu’en 2019. Et la querelle des chiffres inévitable : 50 000 manifestant(e)s pour les organisatrices et 18 000 pour les renseignements généraux.
L’ambiance bon enfant de cette manifestation parisienne était contrebalancée par la gravité des slogans. Car les chiffres, eux, sont glaçants : déjà 101 féminicides en 2021. On peut donc déjà affirmer qu’il y en aura plus que l’an passé où le compteur macabre était monté jusqu’à 102. Soit un tous les trois jours d’où ce slogan terrible, écrit en noir : « dans quinze féminicides, c’est Noël. »
Les enfants aussi
Cette journée du 25 novembre a lieu cinq jours après celle du 20 novembre dédiée aux droits de l’enfant. Car outre les maltraitances parfois graves dont ils sont l’objet, les enfants sont aussi victimes des violences intra-familiales.
Une violence qui a de multiples facettes : psychologique, physique, mais aussi économique quand la mère doit quitter son foyer et élever ensuite seule son ou ses enfants. Une réalité prise en compte par des collectivités, à l’instar du conseil départemental du Loiret qui a lancé début novembre un « violentomètre » pour mieux protéger les enfants.
Les personnes LGBTQIA+ bienvenues dans le cortège
Toutes les femmes étaient les bienvenues à cette marche, sans aucune discrimination d’orientation sexuelle et bien sûr toutes les personnes LGBTQIA+. Car on le sait malheureusement, l’homophobie et la transphobie tuent aussi. De plus, les violences subies par ces femmes restent aujourd’hui largement sous-évaluées et encore trop peu prises en compte par les politiques publiques comme le déplore la Fondation Jean Jaurès.
Des hommes dans le cortège
Même si le cortège était essentiellement composé de femmes, des hommes étaient néanmoins présents et trouvaient manifestement naturel et important de défiler en compagnie de leurs amies et compagnes et de défendre leurs droits. Des alliés précieux qui de fait se démarquent de ceux qui déconsidèrent encore aujourd’hui les femmes. Comme le montre les mouvements masculinistes qui n’ont pas hésité à créer en 1992 une journée des droits des hommes. Une journée qui n’est heureusement pas officiellement reconnue par l’ONU.
La couleur violette
Le violet a été utilisé pour la première fois par les suffragettes anglaises au XIXe siècle. Selon le site lesaliennes, cette couleur « symboliserait le sang royal, qui coule dans les veines de chaque femme luttant pour le droit de vote, la conscience de la liberté et de la dignité ». Mais il y a d’autres explications.
C’est notamment une couleur neutre par rapport à d’autres teintes déjà utilisées par des partis politiques. Par ailleurs si l’on mélange le rose, couleur supposée des filles et le bleu celle attribuée aux garçons, on obtient du …violet. Une façon aussi de se démarquer de ce rose trop souvent imposée aujourd’hui aux petites filles par les vêtements et les magasins de jouets.
On aimerait bien sûr que cette manifestation soit la dernière et l’on sait que ce ne sera pas le cas. Mais on peut tout de même espérer que ces violences diminuent et qu’elles soient enfin considérées comme un priorité dans les programmes de certain(e)s candidat(e)s à la présidentielle.
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